A la suite de l'étude, rendue en octobre 1980, l'office d'HLM de Chambéry commandait à Ciriani la conception de173 logements, une cité d'artistes, des commerces et services sociaux. L'opération obtint le label REX et une subvention du Plan Construction mais elle fut arrêtée par le maire RPR élu en 1983 alors que les travaux avaient démarré.
Ci-dessous le rapport de l'étude remise à la Ville de Chambéry en octobre 1980, suivie du projet de logements conçu entre 1981 et 1983.
OPÉRATION QUARTIER RÉPUBLIQUE 1981-1983
Maître d'ouvrage: O.P.H.L.M. de la Ville de Chambéry
Architecte associé: Richard Henriot
Programme:
A l'emplacement de l'ancienne caserne Barbot et longeant l'avenue de la République, l'ensemble comportait:
- 173 logements HLM composés essentiellement de deux typologies dites "de faubourg": un immeuble de type "villas suspendues" le long de l'avenue au nord (le bâtiment linéaire) et des maisons de type "hôtels particuliers" en frange du jardin au sud (les plots).
- Une galerie commerçante et 1000m2 de boutiques le long de l'avenue de la République, au rez-de-chaussée du bâtiment "front d'urbanisation".
- Un centre municipal d'assistance sociale de 900m2 sur quatre niveaux, avec accès par l'avenue de la République.
- Une cité d'artistes du côté de la Maison de la Culture.
- Un parking enterré de 173 places.
Une unité de colonnade des anciennes écuries était sauvegardée à l'est.
"Le projet explore une nouvelle voie dans la conception d'opérations d'une certaine importance, en milieu urbain ou en ville nouvelle: le travail d'une échelle intermédiaire d'intervention entre la typologie des logements et la forme de la ville: la création de "pièces urbaines".
Cette démarche implique que l'on tienne compte des objectifs suivants:
La figure
Constitution d'une forme urbaine claire, une figure géométrique simple constituée de bâtiments linéaires.
L'extérieur
Cette figure doit être reconnaissable de l'extérieur et, en conséquence, doit se démarquer de son entourage ou le conditionner, devenir identifiable et dialectique.
L'intérieur
La "pièce" doit posséder un "intérieur". Cet intérieur doit se référer à l'ensemble tout entier. La variété nécessaire des événements visuels ne doit pas nuire à son unité ou à son foyer spatial. L'intérieur est indissociable du programme et, en même temps, par sa dimension et sa présence, doit apparaître comme une partie urbaine de la ville, comme une contribution à l'ensemble des espaces publics de la ville.
L'architecture
Cet espace intérieur doit être "tenu" par l'architecture. Il doit donc apparaître comme l'espace vital des bâtiments qui le bordent. Ses parois doivent se confondre avec les façades des immeubles. L'espace met donc en relation les bordures, leur assignant un rôle formel précis qui devrait contribuer à l'unité intérieure --collective-- en même temps que satisfaire les besoins ou exigences des logements --individuels. La transparence, le travail en strates, le vocabulaire architectural, autant d'éléments qui servent à transcrire cette épaisseur architecturale nécessaire à l'échelle de l'ensemble.
Le contexte
L'incidence de l'environnement sur un projet est une donnée essentielle de l'architecture. Il s'agit d'établir un rapport dialectique entre l'existant et l'avenir, une mise en valeur réciproque de deux situations spatio-temporelles.
A Chambéry, nous avons "intégré" le contexte au projet à différents niveaux:
La géographie
Chambéry se présente comme un carrefour de vallées surplombée par des montagnes boisées. Outre que cela privilégie les lignes de faîtage, la situation du terrain en bordure d'une vallée a permis d'ouvrir la ville, à travers des transparences dans la forme urbaine, vers un paysage encadré.
Au sud du terrain, la montagne. Là, le P.A.Z.(plan d'aménagement de zone) a dégagé un secteur d'ombre, un jardin le long duquel se dispose une ligne de bâtiments percée de transparences sur 40% de son linéaire, des bâtiments de type "hôtels particuliers".
Au nord du terrain, le long de l'avenue de la République, s'étire un "front d'urbanisation" à la hauteur maximale de 21 mètres. Les circulations et accès, concentrés au nord, dégagent le sud pour les terrasses; la valeur accordée au contre-jour fournit au bâtiment ses parties évidées qui enrichissent sa silhouette. Le soleil et le site déterminent ainsi les caractéristiques formelles les plus marquantes du projet.
La présence envisagée de la Maison de la Culture dans le périmètre de l'opération nous a fourni l'occasion de l'encadrer par un porche important à l'ouest.
La situation de "porte de ville" du carrefour Jorcin et la forme en sifflet du terrain vont conditionner le bâtiment "équerre" à l'angle est.
La brèche ouverte dans le bâtiment qui longe l'avenue de la République permet à l'espace intérieur (cours central) de retrouver une respiration face au segment d'écurie conservé. Cette brèche, et la courbure du bâtiment, respectent la présence de platanes centenaires.
Pour satisfaire aux deux lectures du bâtiment, le travail porte sur l'autonomie virtuelle des parois des immeubles en tant que représentation soit de l'unité de l'ensemble, soit des volumes habités."
Henri Ciriani
Texte accompagnant la publication du projet dans la revue française AMC N°2 d'octobre 1983
Le bâtiment linéaire - front d'urbanisation
dessin du 16 juillet 1982 |
dessin du 17 juillet 1982 |
Elévations générales sud (en haut) & nord (en bas) avec les plots en premier plan - documents du dossier de consultation des entreprises (octobre 82) |
coupe-élévation type - dessin du 22 décembre 1981 |
dessin du 19 octobre 1981 |
Les plots - type "hôtels particuliers"
élévations sud et nord - plans du dossier de consultation des entreprises (octobre 82) |
La pièce urbaine dans la ville |
PUBLICATIONS
GA DOCUMENT (JP) N°6 1983 Présentation du projet par H.Ciriani
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