SORTIE NATIONALE DU LIVRE
« VIVRE HAUT Méditation en paroles et dessins »
de HENRI CIRIANI ET LAURENT BEAUDOUIN
SOMMAIRE
1. Introduction par Henri Ciriani, octobre 2011
2. Pages 9 à 24 : Dessins Initiation (l'apprentissage)
3. Pages 25 à 80 : ENTRETIENS AVEC CHRISTIAN DEVILLERS autour de l’année 1989
Éléments d’architecture :
· le volume
· la frontalité
· l’horizontale soulevée
· la tension
· le projet
· le cadrage
· la polyvalence
· la périphérie
· le plan libre
· les poteaux
· le foyer spatial
· le prototype
L’urbain
· la convention
· la pertinence
· le poids soulevé
· la géométrie urbaine
· déposer du temps
· le savoir
· l’intérieur urbain
L’enseignement
· enseigner
4. Pages 81 à 93 : Dessins Donner à voir (représenter)
5. Pages 97 à 168 : ENTRETIENS AVEC LAURENT BEAUDOUIN en 2009
Eléments d’architecture :
· la liberté
· l’espace ouvert
· l’ancrage
· la gravité
· l’horizon
· le pliage
· le mouvement continu
· l’espace captif
· la lumière
· l’unité
· la lumière intérieure
· le carré
· le paysage intérieur
· la couleur
· la pédagogie
Le logement
· typologies collectives
· la figure – un musée
· l’élégance
· la proportion
· ajouter du vide
· la verticale
· le dessin
6. Pages 169 à 200 : dessins Convaincre (rendre crédible)
7. Page 201 : Remerciements
8. Page 202 à 203 : Biographies
Collection « Crossborders »
Cet ouvrage a bénéficié du soutien du CNL
Archibooks + Sautereau Editeur
49 boulevard de la Villette
75010 Paris
+33 1 42 25 15 58
ISBN 978-2-35733-1-600
ISSN 1962-6959
prix de vente: 19€
dépôt légal : novembre 2011
INTRODUCTION
Cet
ouvrage est redevable à la volonté de Laurent Beaudouin de garder une trace
écrite d’une pensée qu’il partagea avec moi lorsque nous enseignions ensemble
le projet d’architecture. Cette pensée ne se manifestait qu’oralement tout en
étant souvent accompagnée de croquis. Cette particularité permettait de ne viser que la production des projets,
donner la priorité au « faire faire », ainsi que la possibilité de ne
pas se fixer des théories incontournables. Cette pensée « ne jure »
que par le projet en gestation, ainsi les œuvres faisant partie de l’histoire
de l’architecture pouvaient être analysées comme des projets « capables
d’amélioration ».
Une
vingtaine d’années séparent les entretiens avec Laurent Beaudouin et ceux
initiés par Christian Devillers en 1989. Ce fut une belle période pour moi qui
ai pu bénéficier du temps de Christian Devillers dans un moment où il avait
fermé son agence pour se consacrer à la théorie, l’enseignement de
l’architecture et des voyages savants autour de l’œuvre américaine des grands
maîtres modernes. C’est en « conversant en architecture », les matins
des samedis parisiens, que furent structurés ces entretiens, puis retranscrits
« à la main » par Christian lui-même. Les entretiens avec Laurent Beaudouin ne visent pas à compléter ceux
de Christian Devillers, mais à continuer la même logique.
Avec le
recul, j’ai pu constater combien je suis redevable de leur propre pensée, mes
réponses sont à moitié créées par leurs questions ou leurs sujets. Ces réponses
intègrent ce que je sais d’eux, ainsi que les choses à partager et les hommes à
convaincre.
L’architecture
comme méditation m’est apparue comme une nécessité autant discursive que
dessinée. C’est pour confirmer la proposition de « méditer à travers le
dessin » que ces entretiens sont illustrés par une recherche dessinée,
celle de la ville en hauteur.
L’affligeante
dépendance formette des tours contemporaines aux systèmes constructifs et les
géométrisations induites par le dessin « assisté » par ordinateur, ne
sont pas étrangères à mes préoccupations. Il est devenu pour moi impératif de
revenir sur la conception d’espaces architecturés par des immeubles en hauteur
M’intéresser
à la verticalité n’a pas été pour moi très naturel ; maîtriser une
architecture horizontale me semble être plus logique, plus facile car moins
soumise aux effets gravitaires et climatiques ou aux normes de sécurité. Ce n’est pas par hasard que les constructions
verticales ont toujours su bénéficier d’une aura proche du merveilleux :
elles défient les difficultés et se lancent à l’abordage des nuages.
J’ai
été formé à l’architecture de manière duale, car parallèlement aux études d’architecture je travaillais dans
une agence d’État qui m’a inculqué le respect de la réalité au moment d’aborder
un projet, respect qui, avec le temps, s’est confondu avec l’incapacité à
concevoir un projet échappant à la commande ou aux instructions venues de
l’extérieur.
C’est à
l’occasion de la sortie en 1984 d’un numéro de la revue Urbanisme sur les gratte-ciel
que l’on me demanda d’écrire un plaidoyer pour la hauteur et de l’illustrer en couverture. Cela
s’est traduit par une image (fig.1 « dessin fondateur ») qui reste,
encore aujourd’hui, une belle synthèse de mes préoccupations sur la verticalité
en architecture. Quand l’opportunité de réaliser des projets en hauteur a surgi
avec la commande hollandaise, j’ai pu décliner cette pensée sur le thème de
l’association des quatre tours partageant des jardins suspendus (projet de
Groningue 1988).
Me concentrer
sur le sujet, au point de mettre de côté les évidentes difficultés concrètes
telles que le vertige, les intempéries, les contraintes structurelles
règlementaires ou d’usage, etc., qui accompagnent tout projet en hauteur, n’est
possible que parce que je pratique cette étude comme une recherche volontairement
éloignée de ma pratique professionnelle.
Le fait
de ne pas être obligé de rendre explicite ce que je dessine libère en moi le
plaisir de l’artiste, plaisir que l’abstraction des images ne fait que prolonger.
Ce dialogue intériorisé a fini par émanciper une partie de mes inhibitions
réalistes ainsi que réduire les intervalles de temps qui scandent la durée de
la période créative.
Ces
années de maturation par le dessin ouvrent certaines conclusions qui veulent
servir le projet d’architecture en hauteur. Construire en hauteur, c’est
conquérir de nouveaux sols artificiels, des espaces publics vastes et sereins
tenus par des verticalités habitées qui se « mirent » entre elles.
C’est une nécessité imposée par notre mode de vie urbain qui réclame la
proximité d’usages différenciés.
La
publication de ces dessins inédits peut se lire comme un processus d’élaboration
libre et patient d’une théorie projectuelle explicitée par l’entretien récent avec Laurent Beaudouin et le
dialogue durable avec Christian Devillers.
Henri
Ciriani, octobre 2011
Voir la critique de Irène LAPLANCHE dans le site suivant :
http://strabic.fr/une-architecture-de-l-habiter
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