FAIRE LA LUMIÈRE

 
Historial de la Grande Guerre, Péronne, salle 16-18 vers salle après-guerre (photo J.M.Monthiers)


Dans la spatialité moderne, l'enceinte n'est plus une nécessité.
Dès lors, la difficulté réside dans le placement de la première opacité.
La différence essentielle de cette nouvelle condition tient à la lumière, qui a pour rôle de fixer cette opacité. 
Dans l'architecture moderne n'est fixe que ce que l'on veut bien éclairer.
La lumière donne à voir; elle immobilise un élément, le pétrit et le pétrifie.
Il s'agit d'un rapport très précis et presque archaïque entre la lumière et la matière.
La matière va prendre différemment la lumière selon sa configuration. 
Elle va prendre des virtualités selon la qualité et la quantité  de lumière que l'on veut bien lui accorder.
Ainsi, la difficulté se déplace: elle est désormais de laisser passer une quantité précieuse de lumière, avec une qualité définie, sur une matière que l'on veut fixer.
La lumière a beau être changeante, elle ne crée pas automatiquement des dynamismes spatiaux.
Elle désigne et positionne un objet, sans pour autant le pointer comme le ferait le faisceau d'une torche, qui ne fonctionne que dans le noir.
Une fois reconnue cette capacité de la lumière à fixer les choses qui sans elle n'auraient pas de matérialité architecturale, il devient possible de différencier les lumières.


  • Présentation au Louvre du 25 janvier 1995 lors d'une journée débat "Les musées et la lumière"organisée par Paul Salmona dans le cadre du cycle "Musée-musées" l'actualité internationale des musées, Auditorium du Louvre