exposition "Le architetture dello spazio pubblico: forme del passato, forme del presente",
Triennale di Milano1997
L’architecture de la ville
Penser ou projeter la ville me semble impossible si l’on n’est pas
animé par une utopie.
Les années
70, avec le début des grands concours nationaux, permirent de canaliser vers la
ville l’énergie dégagée par les événements de 68. A tous les maux de
l’urbanisation sauvage vont être opposés les bienfaits de l’architecture
urbaine.
Ce fut pour moi un parcours projectuel qui oscillait entre
l’acceptation de la ville traditionnelle, celle où l’espace extérieur règle
l’organisation du bâti, et la ville architecture, celle d’un volume capable de
créer de nouveaux rapports de confrontation avec la nature (ville artefact).
Il ressortit de cette expérience la conviction que la ville idéale
était impossible et qu’il fallait trouver un mode opératoire qui autorise une
certaine autonomie, autonomie prise comme limite et début de l’utopie.
La pièce urbaine
Le pièce urbaine agit comme un catalyseur stratégique qui, une fois
inscrit dans un contexte urbain, modifie (ou influe sur) la veine et le
caractère du tissu.
L’objectif de cette approche est donc d’assumer un rôle urbain
supérieur à celui du programme en renforçant des tendances latentes (cachées)
ou en bloquant un aménagement reconnu sans qualités.
En même temps, la pièce urbaine est aussi introvertie, grâce à son
espace public ou semi-public, qui peut compenser ainsi les manques de
l’environnement.
Elle se présente enfin comme relais possible entre la morphologie
urbaine et la typologie des logements et de leurs équipements d’accompagnement,
à l’intérieur de l’autonomie du programme.
Du point de vue disciplinaire, la pièce à pour fonction d’installer des
spatialités modernes qui déjouent l’enfermement.
Ces nouveaux espaces doivent véhiculer des qualités urbaines comparables
à celles reconnues de la ville traditionnelle (lecture, repérage, confort,
...). Pour y parvenir, il faut attacher autant d’importance à la convention
urbaine, (1) histoire de la forme de la ville et
des pratiques urbaines, qu’au typologies des logements ou aux différentes
déclinaisons d’échelle des bâtiments.
Les quatre règles de la pièce urbaine
La pièce urbaine obéit à quatre règles, auxquelles il ne faut pas
déroger car elles garantissent l’équilibre, l’harmonie urbaine et l’unité de
l’ensemble et du continuum spatial sur son emprise.
1. Identité extérieure
Tout d’abord, une pièce urbaine doit avoir une présence extérieure.
Cette figure doit être
reconnaissable de l’extérieur et, en conséquence, se démarquer de son entourage
ou le conditionner, devenir identifiable et dialectique.
Au niveau du territoire, elle doit s’installer dans sa logique
géographique et ne doit pas se fondre mais plutôt révéler l’essence du
territoire, son paysage. Une pièce urbaine n’est soumise au contexte urbain que
dans la mesure où celui-ci a une permanence supérieure à elle.
Ceci impose donc une lecture assez fine de l’existant et des invariants
de la pratique urbaine, autant pour les traces de l’histoire que pour les
attendus du futur.
La pièce urbaine n’est pas une rupture morphologique, quand bien même
sa forme pourrait en donner l’idée.
Le dynamisme directionnel inhérent à la longueur d’une rue ou la
stabilité centralisante d’une place restent des référents incontournables.
Elle revendique cependant une forte présence moderne, tenant sous son
emprise les espaces les plus vastes possibles avec le minimum de matière. Cela
suppose des dilatations spatiales d’une part, et des virtualités d’autre part
(obstacles transparents).
2. Un dedans
Le corollaire du besoin d’une image extérieure est la nécessité d’avoir
un dedans.
La pièce doit posséder un
« intérieur ». Cet intérieur doit se référer à l’ensemble tout
entier. La variété (nécessaire) des événements visuels ne doit pas nuire à son
unité ou à son foyer spatial, ce qui le rendra indissociable du programme et,
en même temps, par sa dimension et sa présence, apparaîtra comme une partie
urbaine de la ville, comme une contribution à l’ensemble des espaces publics de
la ville.
Il ne s’agit pas d’un coeur d’îlot traditionnel, mais d’un intérieur à
partir duquel l’ensemble s’identifie. C’est une manière de faire comprendre
comment, où, et de quoi est fait cet ensemble dont les bâtiments possèdent une
forte capacité à enrichir leur périmètre par un travail de stratification de leur
espace frontal (la façade épaisse) (2) .
Cet espace intérieur doit
être « tenu » par l’architecture. Il doit donc apparaître comme
l’espace vital des bâtiments qui le bordent ; ses parois doivent se confondre
avec les façades des immeubles. Il mettra ainsi en relation des bordures, leur
assignant un rôle formel précis qui devrait contribuer à l’unité intérieure, le
collectif, en même temps satisfaire les besoins ou exigences des logements,
l’individuel. La transparence, le travail en strates, le vocabulaire
architectural, sont autant d’éléments qui servent à transcrire cette épaisseur
architecturale nécessaire à l’échelle de l’ensemble.
C’est pour cela que tous les sols doivent être nommés d’après leur
usage, hiérarchie et caractère public ou privé.
Cette spatialité sert aussi comme lieu public stable, car une pièce
urbaine ne doit jamais venir s’ajouter à un déficit urbain, ni produire une
nuisance supplémentaire à un morceau de ville.
3. Réserve verte
Ne pas créer de déficit de qualité dans une commune d’accueil, ou
compenser un manque, nous conduit aussi à la nécessité de végétaliser au moins
un tiers de la surface de l’opération. L’effet pacificateur de la verdure est
en effet considérable pour résoudre le problème urbain, ne serait-ce que le
problème visuel. La végétation se présente comme une réserve verte, son
objectif principal étant de l’ordre du contraste, de l’oxygénation (poumon) et
surtout véhicule d’espoir.
4. Figure simple
Une pièce urbaine répond à des nécessités de rationalisation.
L’usage des bâtiments linéaires découle de ce principe car il est plus
facile de rationaliser une série ou une répétition (typologies) en utilisant
des lignes comme support.
Une pièce urbaine est un ensemble urbain organisé par une figure
simple. Cette figure est constituée de lignes ; ces lignes sont de deux types,
continues ou en pointillé : des bâtiments linéaires opaques ou perméables
(opaques avec un fort pourcentage de transparences).
Cette figure ainsi constituée laisse aux éléments architecturaux toute latitude
pour résoudre jusqu’au plus petit détail de l’usage, car la qualité du
logement, espace et pratique, reste l’acquis fondamental de toute recherche
urbaine.
NOISY II 1976-1980
La volonté projectuelle du
départ fut de constituer une pièce urbaine qui intégrerait les données
urbanistiques de la ville nouvelle : la liaison organique (3)
croise orthogonalement la voirie de bouclage à la limite du terrain, poursuit
en ligne droite à travers l’îlot d’en face et accède à la station du métro
régional et au centre commercial local. Ces données géométriques simples ont
généré le plan de masse qui en devient la mise en évidence : une figure en
forme de « T » qui est à la fois structure et frontière de l’espace
traité. Elle est conformée de :
. un avant-corps en bordure
du terrain sur toute sa longueur, premier bâtiment linéaire qui cumule deux
fonctions : en tant que représentation du quartier qu’il délimite, il sera
« front d’urbanisation » ; en tant que bordure de pièce urbaine, il
contraint son vis à vis à conformer un boulevard (4)
.
. un deuxième bâtiment
linéaire, dédoublé perpendiculaire au premier corps, contient un espace central
qui se superpose à la voirie de desserte interne et correspond à la liaison
organique surélevée.
Un large portique marque, à l’intersection des deux, le seuil de la
domesticité de l’ensemble.
Ces édifices linéaires vont
créer entre eux des événements spatiaux simples mis en tension par leurs
façades épaisses et les multiples vues perspectives qu’elles permettent.
L’unité de l’ensemble provient de la soumission à une ligne de faîtage unique
réglant la dimension haute.
L’avant-corps, long de 180
mètres, bénéficiant de la disposition du terrain incliné vers une large plaine,
se devait de représenter le quartier tout entier. (5)
L’échelle de l’ensemble fut
modelée en fonction de sa visibilité à distance : une horizontale sans
obstructions qui règle la dimension haute et son double au sol, un socle comme
façade des parkings, vont ceindre les sept corps d’habitation (six pleins et un
évidé par le porche).
Le versant nord de ce
bâtiment se trouvant lésé relativement aux autres orientations, nous fumes
amenés à projeter ces corps d’habitation comme des tours rondes accolées les
unes aux autres ; cette forme permet, par des retraits successifs en diagonale
et des fenêtres d’angle, d’accéder latéralement aux rayons lumineux. Cette
figure en « boule » compense l’absence de lumière naturelle des
circulations centrales par une grande inertie thermique.
Les quatre logements par
étage comportent aux extrémités des loggias dont le rôle accompli est double : à
l’échelle de l’habiter, de par leurs positions d’angle avancé, elles incitent
les logements à se développer en diagonale, ce qui permet de mesurer leur
profondeur et moduler la lumière ; ce champ ouvert à la pratique du logement
fut exploité dans le découpage des espace internes. A l’échelle du bâtiment,
les loggias superposées forment des colonnes qui, avec le soubassement,
connotent un portique inversé et déterminent, avec la ligne de faîtage de la
frise, la figure de base du bâtiment ; l’entrecolonnement, relié à la frise,
pourra évoquer à son tour le portique traditionnel.
Si pour satisfaire aux
exigences d’un « front d’urbanisation » l’avant-corps utilise un plan
frontal comme référence de sa figure, au sud le retrait de son dernier niveau
lui confère une lecture différente : celle d’un immeuble à redents qui met en
évidence l’échelle des corps constitutifs, des ressauts qui permettront de
mieux articuler l’espace du dedans avec les corps bordant la liaison organique :
les barres parallèles (est et ouest).
Le seuil d’intimité de
l’ensemble étant marqué par le porche, c’est à partir de celui-ci que la
stratégie morphologique va se développer pour constituer un
« dedans ».
Vers l’est, une liaison
diagonale traverse un espace carré régulier --tout en permettant l’accès piéton
aux immeubles-- et va rejoindre le parc qui longe tout le côté est de la
composition. Pour accueillir cet espace la ligne orientale sera écourtée et son
pignon nord devra tenir compte dans son architecture du caractère calme et
statique de ce lieu, ce qui est rendu possible par sa grande épaisseur et par
l’apport d’harmonie verticale épaisse du redent de l’avant-corps qui lui fait
face. Le dénivellement en escalier à partir de la liaison organique, l’équerre
que forment des rampes à 5 degrés, vont accentuer l’autonomie nécessaire de cet
espace.
Face au porche, l’espace
central linéaire prend la forme d’une vallée pour renforcer sa définition de
passage public, tout en gardant l’échelle intime du dedans. Ceci nous obligé à
découper en trois plans horizontaux la hauteur des niveaux habitables pour que
les intermèdes plantés des terrasses ne soient pas perçus comme étant autonomes
; on en profitera aussi pour résoudre des problèmes de vis à vis et
d’ensoleillement.
Vers l’ouest, la convergence
de multiples circulations imposait au lieu sa logique, en contraste avec la
vocation statique de la placette. Ainsi, la barre occidentale s’approche de
l’avant-corps au-delà des limites du prospect fermant par tension l’espace et
le rendant virtuellement plein. Là émerge le seul volume vertical de l’ensemble
: un escalier cylindrique qui, s’élançant, annonce les coursives extérieures du
bâtiment-porche, balcons publics ensoleillés dominant sur l’espace de
l’intimité collective.
En bordure de composition,
ces deux lignes parallèles vont s’articuler avec l’espace environnant de deux
manières différentes : à l’est, la rigueur horizontale de la barre imposera sa
prestance en contraste avec les formes souples et « naturelles » du
parc ; à l’ouest, l’équerre que forment la barre et les redents de
l’avant-corps vient encadrer une surface boisée qui sera perçue comme un pâté
de verdure dont les bords nord et est accompagnent la nécessaire linéarité des
cheminements d’accès aux immeubles.
C’est aussi en bordure de
composition que les façades des barres parallèles retrouvent une échelle
voisine de celle de l’avant-corps pour intensifier l’unité de l’ensemble. Leur
lecture frontale montrera le traitement des façades en plans successifs dont
les retraits réguliers révèlent leur grande épaisseur. Le premier de ces plans
se veut à nouveau connotation d’une colonnade où les colonnes sont évoquées par
les volumes des ascenseurs, tandis que derrière « l’entablement » les
terrasses-patios des duplex dramatisent l’encadrement de l’espace vide. En
retrait sur celui-ci, le deuxième plan sera mouvementé, c’est celui des
loggias-colonnes. De la loggia totalement intégrée jusqu’à la plus détachée, ce
plan de référence va générer dans ses variations des situations spatiales
différentes à l’intérieur des logements.
CHAMBÉRY 1978-1983
Ce projet faisait suite à
deux études préalables. La première avait comme objectif de fixer des
typologies de logements et leurs conséquences sur la forme urbaine pour que la
municipalité établit un programme précis et détaillé. Une seconde étude explorait
la possibilité de conserver partiellement les écuries et le bâtiment de la
gendarmerie, et recherchait une nouvelle implantation pour la future Maison de
la Culture, un jardin ayant été programmé sur la Place Monge.
Ces études servirent aussi à
préciser le PAZ (6) du secteur.
A l’emplacement de
l’ancienne caserne Barbot, longeant l’Avenue de la République, il fut décidé de
créer un ensemble comportant : des logements composés essentiellement de deux
typologies dites « de faubourg », un immeuble de type « villas
suspendues », le long de l’avenue au nord, et des maisons de type
« hôtels particuliers », en frange du jardin au sud ; une galerie commerçante
et des boutiques le long de l’Avenue de la République, au rez-de-chaussée de
l’immeuble « front d’urbanisation » ; un centre municipal
d’assistance sociale sur quatre niveaux, avec accès Avenue de la République ;
une cité d’artistes du côté de la Maison de la Culture. Il fut décidé de
sauvegarder une unité des colonnades des anciennes écuries à l’est.
forme
urbaine - Le
projet République explorait une nouvelle voie dans la conception d’opérations
d’une certaine importance, en milieu urbain ou en ville nouvelle : le travail
sur une échelle intermédiaire d’intervention entre la typologie des logements
et la forme de la ville, la création de pièces
urbaines. Cette démarche implique que l’on tienne compte des objectifs
suivants : une figure identifiable de l’extérieur, et possédant un intérieur
« tenu » par l’architecture ; constitution d’une forme urbaine
claire, une figure géométrique simple, constituée de bâtiments linéaires.
le
contexte - L’incidence
de l’environnement sur un projet est une donnée essentielle de l’architecture.
Il s’agit d’établir un rapport dialectique entre l’existant et l’avenir, une
mise en valeur réciproque des deux situations spatio-temporelles. A Chambéry,
nous avons « intégré » le contexte au projet à différents niveaux.
La ville se présente comme
un carrefour de vallées surplombées par des montagnes boisées. Outre que cela
privilégie les lignes de faîtage, la situation du terrain en bordure d’une
vallée à permis d’ouvrir la ville, à travers des transparences dans la forme
urbaine, vers un paysage encadré. Au sud du terrain, la montagne. Là, le PAZ a
dégagé un secteur d’ombre, un jardin, qui a conduit à développer un front
d’urbanisation à la hauteur maximale (21 m) au nord, le long de la rue de la
République. Ici, les circulations et accès seront concentrés au nord, dégageant
le sud pour les terrasses, et la valeur accordée au contre-jour a fourni au
bâtiment ces parties évidées qui enrichissent sa silhouette.
Cette première ligne est
doublée par une seconde, plus basse, percée de transparences sur 40% de son
linéaire. Le soleil et le site déterminent ainsi les caractéristiques formelles
les plus marquantes du projet.
La présence de la Maison de
la Culture dans le périmètre de l’opération nous a fourni l’occasion de
l’encadrer par un porche important à l’ouest.
La situation de « porte
de ville » du rond-point et la forme en sifflet du terrain vont
conditionner le bâtiment « équerre » à l’angle est. La brèche ouverte
dans le bâtiment-front permet à l’espace intérieur (cours central) de retrouver
une respiration face au segment d’écurie conservé. cette brèche, et la courbure
du bâtiment, respectent la pérennité des platanes centenaires.
Pour satisfaire aux deux
lectures du bâtiment, le travail a porté sur l’autonomie virtuelle des parois
des immeubles en tant que représentation soit de l’unité de l’ensemble, soit
des volumes habités, l’une extérieure et frontale, l’autre enveloppe. Le Palais
de Justice, édifice marquant du paysage urbain de Chambéry, a inspiré le choix
des couleurs de ces deux éléments.
COLOMBES 1992-1995
Le projet de Colombes ne
remplit pas toutes les exigences conceptuelles et programmatiques de la pièce
urbaine telle que définie plus haut. Et pourtant, nous l’incluons dans cet
ensemble pour des raisons très précises :
Cette opération dégage une
forte identité extérieure, début de la reconquête des friches frontalières par
la Ville de Colombes. L’échelle et le sens de « dedans » du jardin
intérieur, espace de distribution résidentiel, manifestent une claire unité à
laquelle sont invités à participer les bordures végétales des pavillons
voisins.
Au nord-ouest de Paris, la
ville de Colombes refermait, non loin de l’autoroute périphérique A86, un
quartier composite où le tissu urbain déchiré réclamait suture. Là, calé à
l’angle de deux rues importantes, un boulevard résidentiel et une avenue inter-urbaine,
se trouve un terrain en forme de sifflet. Cette forme triangulaire se glisse
entre une dense zone pavillonnaire et une vaste friche urbaine ponctuée par de très
hautes et tristes tours d’habitation des années 60. Dans sa partie la plus
large, le terrain intègre dans son emprise un bâtiment de logements que le
règlement de la zac (7) exigeait de garder, de
l’ancien indifférencié haut de huit niveaux. La partie la plus étroite révèle
le conflit entre l’échelle des pavillons et la forte massivité d’un édifice de
cinq niveaux en brique rouge qui oblique, de surcroît, avec l’avenue de Stalingrad.
L’objectif de base fut
trouvé le premier jour : unifier par les constructions ce morceau de ville en
créant une progression douce entre toutes ces bâtisses hétérogènes, une
pacification urbaine en quelque sorte. Traduction spatiale de cette décision,
trois gabarits furent définis :
. Le gabarit bas, comprenant
la typologie des maisons-de-ville constituées d’un séjour d’un niveau et demi
surmonté d’un étage. Cette volumétrie a pour fonction de résoudre le vis-à-vis
rapproché avec la zone pavillonnaire : agencées en ligne, les maisons bordent
fortement la rue, initiant ainsi la progression volumétrique qui va augmenter
en hauteur au fur et à mesure de l’élargissement de la parcelle.
. Le gabarit moyen
comprenant la typologie des hôtels particuliers ou plots. Il s’agit de la
limite du type sans ascenseur qui produit cinq niveaux recevant des flats en
rez-de-chaussée surmontés de deux duplex superposés. Ces plots sont reliés
entre eux par le franchissement de leurs terrasses latérales ; ce système de
terrasses permettant de produire des transparences nécessaires à la respiration
du coeur d’îlot, dilatation spatiale qui rejoint les jardins contigus des
pavillons en arrière. Tout en servant d’articulation entre les parties du
projet et avec l’environnement existant, cette perméabilité des volumes
construits soulage l’exiguïté du sifflet dans sa partie étroite, et permet de
contraster l’intensité du trafic de l’Avenue de Stalingrad avec le calme
résidentiel du jardin intérieur.
. Le gabarit haut contient
des typologies éprouvées ailleurs, où les petits logements de 3 et 4 pièces
conforment tantôt des flats traversants, tantôt des simple-orientation côté
jardin, les duplex étant également traversants. Ce corps poursuit le faîtage de
l’immeuble existant, sur une trame continuée par un long bâtiment plus bas d’un
étage qui, en extrémité, prend une trame en porte-à-faux pour accueillir les
cinq niveaux des plots sous son élan. Profitant de la situation d’angle du
carrefour, le corps vertical se détache, tel un campanile, pour marquer l’entrée en ville, ainsi que permettre de
constituer une typologie de petites maisons verticales ouvertes sur trois
côtés.
Au retour, côté Boulevard
Marceau, une typologie de flats, des 2 ou 3 pièces, va nous permettre de
résoudre les contraintes contextuelles que produisait la très grande disparité
des gabarits le long de ce boulevard, allant du pavillon à l’immeuble de quatre
à cinq étages :
. par un travail en strates
horizontales, on diminue la masse et on qualifie l’angle comme seule verticale
;
. par un retrait d’une trame
parallèle au mitoyen utilisée pour couvrir par une toiture-jardin l’accès au
parking, on développe un bâtiment en équerre dont un bras perpendiculaire à la
rue s’élance vers l’intérieur de la parcelle pour produire un tout petit
gratte-ciel (très vertical, donc étroit) qui fait apparaître par contraste les
pavillons voisins comme des volumes plus importants tant il apparaît fin et
svelte.
Le 11 juin 2018, l'étudiante de l'Ensa Toulouse Léna TYACK a publié dans le site HAL son mémoire de master de 2016: "La théorie des pièces urbaines dans l'ensemble résidentiel de Noisy II, 1975-1980. Architecture, aménagement de l'espace. 2016. dumas-01808285. A consulter ci-dessus:
LA THEORIE DES PIECES URBAINES (...)
Le 11 juin 2018, l'étudiante de l'Ensa Toulouse Léna TYACK a publié dans le site HAL son mémoire de master de 2016: "La théorie des pièces urbaines dans l'ensemble résidentiel de Noisy II, 1975-1980. Architecture, aménagement de l'espace. 2016. dumas-01808285. A consulter ci-dessus:
LA THEORIE DES PIECES URBAINES (...)
(1) Par
exemple :
- plus un
espace est réduit, plus il est étroit, plus il est alors secret et véhicule
l’idée du privé.
- plus
l’espace apparaît comme clair, sans obstacles, plus il véhicule le sens du
public, de la communauté.
(2) On pourra
consulter utilement le rapport de recherche de Michel Rémon sur la
« façade épaisse » (Plan Construction)
(3)
Circulation piétonne reliant tous les quartiers résidentiels de la zone aux
équipements éducatifs et commerciaux voisins.
(4) Cette
hypothèse s’est vue confirmée par la suite, lorsque l’urbaniste de la ville
nouvelle modifia son plan de masse dans le sens souhaité.
(5) 1700
logements entourés par une voie rapide les reliant au système autoroutier.
(6) Plan
d’aménagement de zone.
(7) Zone
d’aménagement concerté.